« Lorsque le romancier William T. Vollmann (gagnant du National Book Award) s'est rendu au Japon ce printemps pour investiguer sur la catastrophe de Fukushima, coincé à l'intérieur de la zone de contamination, il a fait ce que tout journaliste voudrait faire. Il a acheté un dosimètre pour évaluer les niveaux de radiation. Il a pris "comprimés d'iode datant de la Guerre Froide", qui ont provoqué des picotements sur sa langue et lui a laissé une éruption cutanée. Il a décidé d'ignorer les statistiques, les déclarations officielles pour faire confiance à ses observations, à ses conversations avec les survivants, à ses impressions : une sorte de vue d'ensemble. "La capacité étonnante qu'on les officiels japonais à ne dire absolument rien", écrit-il, "n'a d'égal que le degré de confiance absurde que le public leur confère."
source de l'image : www.tablet-reviews.com
Comparer l'histoire derrière l'histoire et la raconter à leur manière, c’est ce que les journalistes ont toujours fait. Pensez à Norman Mailer, lorsqu’il écrivait sur la Convention démocrate de 1968 à Chicago, ou à Joan Didion dans Haight-Ashbury, ou encore à Denis Johnson, enquêtant depuis un « Rainbow Gathering » dans les années 1990 (…)Et pourtant, il y a une différence - quand [la pièce de Vollmann] sur Fukushima, "Into the Forbidden Zone", est sortie la semaine dernière, ce n’est pas imprimée dans un magazine comme l’ont été les œuvres de ses prédécesseurs. A vrai dire, elle n’a même pas été imprimée du tout… »
La suite (en anglais) de cet excellent article de David L. Ulin pour le Los Angeles Times sur les plateformes numériques comme futur du journalisme narratif, c'est ici.

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